Ma recherche intempestive sur la génération 2.0 m’a fait perdre de vue mon travail sur le texte de Berger et de Tamaracouta.
Mais ne vous inquiétez pas, chère lectrice, il progresse. Je parle de mon travail, évidemment, et pas du texte ou de Berger, que je ne pourrais reconnaître dans la rue s’il advint que je le croisasse par inadvertance.
(Comment fait-on pour croiser quelqu’un au subjonctif? Ç’est une question que je laisse aux herméneutes du département.)
Le texte de Berger, je le manipule sans peine, je découpe et déblanchit ses pages comme bon me semble. C’est le texte de Tamaracouta qui me pose des problèmes. Je ne peux l’approcher qu’avec la plus grande circonspection. Ainsi, je ne peux y toucher que si je me suis muni préalablement de gants de caoutchouc et d’un masque de chirurgien.
À me regarder on se croirait dans un vrai laboratoire médical. Il ne manque qu’Emmanuelle Alba dans un uniforme d’infirmière d’un blanc étincelant pour que l’illusion soit complète.
Le travail est lent et, quand j’y passe trop de temps, je finis par avoir des mots de tête (beau jeu de maux, n’est-ce pas?) et, la nuit, de ces rêves que même Freud, dans sa grande sagesse, hésiterait à interpréter.
On m’a parlé d’un anti-freudien notoire, un certain Vladimir N., qui pourrait toujours me recevoir et explorer les racines de mon arbre cognitif à l’aide de sa plume acérée, mais j’hésite... Je n’aime pas les charlatans (un par page, cela devrait suffire) et tolère difficilement les examens de conscience.
Mais enfin.
La nuit dernière, par exemple, je me suis réveillé à trois heures du matin afin de transcrire le cauchemar que je venais d’avoir et voici ce que ça a donné.
Du charabia!
« Ne me te se me souvient plus désastre peut s’appeler brouillard, navire échoué, astres, dés, pers la carte un roi touchable aimable caressable les lignes confondues la chose n’a plus de tête la tête n’a plus de pied le pied n’a plus de sol les lignes sur le bout de la sur le la au cœur de la une pensée quoi quoi les lignes quoi »
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je trouve ça tout bonnement illisible. Les ATN de ce texte ont dû se brouiller. Un enfant de 5 ans pourrait arriver au même résultat, les yeux fermés.
Je vous laisse, ma migraine s’intensifie.
dimanche 4 mai 2008
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