mercredi 27 août 2008

Homo sapiens 2.0

J’exulte.
J’aime bien ce mot qui vient du latin exultare, saltare, c’est-à-dire « sauter ».
Je saute, je déborde de joie.
« Ici l'on exulte; on éclate; on s'enivre par tous les sens » nous dit André Gide (je n'ai aucun mérite, la citation vient du Petit Robert, version virtuelle – j’ai fait du copier-coller en moins d’une seconde).
Why ?
Why exultai-je ?
Parce que mes expériences sur le manuscrit de Tamaracouta vont bon train. Des hologrammes naissent au milieu de la Chaire que dégonfle malheureusement la moindre imprécision. Mais c’est déjà quelque chose.
Why encore?
Parce que je viens de voir à la COOP un livre qui me confirme dans mon éclair de génie. Homo sapiens 2.0, que cela s’intitule. D’un dénommé Gérard Ayache, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam (tiens, pourquoi dans cette expression Ève vient-elle avant Adam ? Qu’est-ce qui lui prend ?).
J’ai en tête évidemment ma propre définition de la Génération 2.0. Cet Ayache met de l’eau à mon moulin. Et il cravache fort, cet Ayache. Ouach! Des fois je devrais vraiment me retenir... Je n’ai pas acheté son bouquin, le budget des acquisitions de la Chaire est dans le rouge depuis belle lurette (j’ai eu le goût d’écrire « depuis laide lurette », ce qui est parfaitement justifié dans le contexte, mais bone j'en aidéjà fait une très mauvaise quelques instants plus tôt), mais, entre deux rondes de la libraire, j’ai eu le temps d’en lire des bouts.
L’auteur parle des mèmes (les petites bestioles inventées par Dawkins pour expliquer comment les idées se propagent), et il argumente pour l’apparition d’un nouvel état de la pensée humaine, aiguillé par la transformation d’une logique de l’information à une logique de l’hyperinformation, de la connectivité, de l’encyclopédie vivante du réseau mondial. Ce qui est au cœur de la génération 2.0, tel que bibi a entrepris de la décrire. Si, si.
J’ai pris en note dans mon calepin cette phrase : « L’hyperinformation est le facteur accélérateur d’une immense mutation de l’homme, mais aussi de ses sociétés et de son écologie. » (p. 213)
C’est exactement le mandat de mes recherches à la Chaire de recherche en littérature transgénique. Une immense mutation du monde des lettres et, par la force des choses, du monde dans sa totalité. Et de l’être humain et de sa capacité à imaginer.
C’est motivant. Il paraît que le poids du cerveau humain n’a pas changé depuis des milliers d’années. Ils oublient de calculer les bonds prodigieux de l’informatique, ces cerveaux secondaires auxquels nous sommes branchés et qui augmentent notre capacité intellectuelle. Ça doit bien valoir quelques centimètre cube de cerveau, non ?
Zut, la libraire vient de me jeter le mauvais œil...

vendredi 15 août 2008

Les vacances de M. Lint



Emmanuelle m'a convaincu de présenter quelques-unes de mes photos. Ce n'est pas du narcissisme, mais de la bonne volonté. De grâce, n'allez pas m'identifier au personnage ci-dessus représenté. 
Danke schön. 

mercredi 13 août 2008

Les cinq sens

Emmanuelle, qui se met parfois le nez dans les affaires qui ne la regardent pas, mais bon, comme c'est mon assistante, je lève les yeux sur ses écarts de conduite, même si je fais la sourde oreille à ses demandes pressantes de mettre les mains à la pâte et d'aider au ménage de mon bureau – que voulez-vous je n'ai pas un goût très prononcé pour l'ordre et les tables vidées de leur contenu. Emmanuelle donc, apercevant mes photos de vacances, m'a demandé de diffuser toute affaires cessantes un des petits films que j'ai tournés cet été.
Dans mon esprit, ça s'intitule "Les vacances de M. Lint". Mais, je suis un vieux de la vieille, mes références sont parfois datées.
Je vous préviens: la meilleure façon d'apprécier ce film est d'oublier qu'il a été tourné dans une entrée de garage. Il faut s'imaginer que la voiture est dans un terrain vague et qu'un inquiétant bruit (style: un orage approchant) parvient aux oreilles attentives du sieur Lint, tandis qu'il mâche de la gomme à la menthe et que devant lui s'ouvre un vaste panorama de canyons et de falaises. Ça sent la rose, mes amis, et dans ses mains c'est un parapluie rugueux qu'il tient.
Je vous laisse, j'ai d'autres chats à fouetter. J'essaie de régler mes problèmes de synesthésie.

Culs de sac


Parfois je me sens comme un page blanche. Et quelqu’un me presse d’y écrire le plus rapidement une réponse. Mais je ne sais pas quelle est la question. Quelle est la question?
That is the question...

Je me sens, pus précisément, comme le plan d’un ville dont tous les noms auraient été retirés. Un plan en noir et blanc et les traits dessinent l’emboîtement des rues et des parcs. On peut se perdre dans la contemplation d’un tel plan. Nos yeux suivent des lignes qui se brisent. Le moindre quartier se transforme en un labyrinthe intéressant dont on peut investir l’architecture de ses propres desseins.

Mais où mènent ces rues anonymes? Quelle est leur fin? Celle-ci est suspendue. Comme une destinée qui aurait été immobilisée en pleine course.
Mais je persévérerai. I will survive, comme chantait l’autre en son temps (bon, c,est vrai le hit a été repris à répétition!).
Je suis plus fort que le courant que je remonte d’un crawl puissant.
Il y a des matins comme ça.

vendredi 8 août 2008

Sempiternelle reprise des travaux

J’ai beaucoup travaillé tout l’été.
Je ne l’ai pas dit pour ne pas attirer les foudres des autorités locales, mais je me suis donné à fond. Cela explique mon silence relatif. Mais parfois il faut reculer pour mieux sauter, comme le dit le dicton.
C’est ça ou : quand tu te réveilles mon fils et que tu te sens bien et que tu te regardes dans le miroir et que tu te rends compte avec une fierté inégalée que tu possèdes, ô mystère, une seconde paire de couilles, sache, mon fils, que tu es en train de te faire... Hum. Laissez faire.
Bref, j’ai continué tout l’été, aidé de mon adjointe, Emmanuelle Alba, mes expérimentations sur le journal de Tamaracouta. Et les résultats n’ont cessé de m’étonner. Ce texte est magique. Il donne vie à ce qu’il décrit. On se croirait dans un texte de Borges ou de Vila-Matas, sa réincarnation catalane.
On ferme les yeux, et les mots disparaissent, puis ils sont remplacés par des figures et des images. En couleur, Que dis-je, en Panavision! En Dolby stereo et tout le pataclan.
Pour me servir de ses gènes, je les ai appliqués au roman que la jeune Caroline a laissé sur mon bureau. Le roman de son père, J. R. Berger. L'île des pas perdus. C'est ainsi que ça s'intitule, ne me demandez pa pourquoi.
Et je ne suis pas allé avec le dos de la cuiller. Tenez-vous le pour dit. J'ai mis les gaz.
Je sens que j’approche. Mes résultats sont sur le point de confirmer la justesse de mes expérimentations et de mes hypothèses sur la littérature transgénique. Elle existe, oui, chère lectrice, elle est sur le point d’exister.
Et cela fera un gros boum! Vous m’en direz des nouvelles.
ce sera, oui, ce sera comme une porte qui s'ouvre.
Voilà! Oui, une porte.