mercredi 24 décembre 2008

...sur le bout de la...

Il n’y a plus aucun moyen de savoir cela reste flou approximatif sur le bout de la au cœur de la une pensée il n’y a plus moyen parce que quand on avait les moyens de comprendre on ne se faisait pas entendre et parce quand se trouve expulsé quand les arbres tombent sur les toits rouges de la villa conscience est une plante lourde et le tronc cède cède cesse de sentir le l’autre cesse de le voir le l’autre il n’y a plus moyen à quand oh! à quand là quand il disparaît les moyens de comprendre de savoir de demander de comprendre de quand rien ne paraît la musique est trou



Penser en permanence penser sentir je ne me sens il n’y a plus moyen je suis sans sens sans le l’autre le l’autre ne s’en va pas sur le bout de la sur le la au cœur de la le l’autre ne pas ne pas ne quitte pas l’île une pensée est la seule réalité la seule île le l’autre ne le sait pas ne le voit pas mais le l’autre a senti il a flairé flairé flairé et le l’autre a sur le bout de la au cœur une pensée

(On dirait vraiment une expérience avec le protocole Translit qui a mal tourné...)

la vie va trop vite...


Je ne fournis plus les amis.
J'ai des mauvaises pensées.
Je sens que je n'avance plus. J'aurais voulu ouvrir les valves et tout écrire les yeux fermés (ou alors, comme certains écrivains le font, dicter à mon assistante, Emmanuelle Alba, le contenu de mes billets), mais je me sens lourd et malhabile. Chaque mot me coûte une infinité de gestes, comme si mon clavier résistait à mes manipulations. Les lettres se rebellent. Des r s'insèrent dans toutes mes syllabes. Des phrases incongrues surgissent à l'écran et je n'y comprends rien. Mais alors là vraiment rien.
Tenez, l'autre jour, je tendais l'oreille, et croyais bien reconnaître une voix. Mais, ce n'était que du charabia.
J'en ai transcrit quelques extraits, histoire de vous faire partager mon scepticisme:
"Ne me te se me souvient plus désastre peut s’appeler brouillard, navire échoué, astres, dés, pers la carte un roi touchable aimable caressable les lignes confondues la chose n’a plus de tête la tête n’a plus de pied le pied n’a plus de sol les lignes sur le bout de la sur le la au cœur de la une pensée quoi quoi les lignes quoi..."
Je vous l'ai dit.
Certains mystères sont épais comme de la "hard sauce".

mardi 16 septembre 2008

Veni


Aux sceptiques du monde entier !
Aux douteurs et douteuses de la planète !
Aux herbicides en herbe (hé hé) !
Coudon qu’est-ce que j’ai mangé ce matin ?
Or donc (le cycle du sang dure donc - et je vous jure que le titre existe, il fait partie du patrimoine québécois), je déclare que les gènes littéraires, ces éléments fondamentaux des textes sur lesquels je ne parviens pas encore tout à fait à mettre la main, eh bien, ils sont à la littérature ce que les mèmes sont à la pensée.
Prodigieux, ce Dawkins… Son invention a l’air de rien comme ça, des mèmes, comme une vieille blague plate : des mèmes pas drôles… (que mes anciens étudiants me pardonnent, je viens de dévoyer une vieille blague que je faisais dans mes cours il y a quelques années, quand j'enseignais la sémiotique littéraire, et plus particulièrement la théorie sémantique de A. J. Greimas. Rendu à la théorie des sèmes et des sémènes, je leur demandais comment on appelait une blague plate, et je répondais le plus sérieusement du monde : un sémème pas drôle ! Moi j’éclatais de rire et je devais bien être le seul à le faire… La classe me regardais comme si j’étais un ovni. Maintenant cette théorie est dépassée, on s’en est éloigné, et plus personne ne peut rire de ma blague. Elle ne sert plus à rien. C'est triste... Elle a été jeté aux ordures des blagues périmées)

Où en étais-je ?
Ah ! Oui.
La théorie des mèmes est de nature à transformer la façon de concevoir la religion et la croyance. Pour un mécréant comme moi, ce n’est même pas drôle.
Je l’ai dit ici en premier.
Qu’on se le tienne pour dit. En fait, non, qu’on le diffuse à la grandeur de la planète, on parle de mèmes après tout…
Je renvoie les incrédules de toutes disciplines à la pensée magique de Richard Dawkins. Et pour plus de détails, retournez à la définition qu’en donne le Web, le mème est un élément de culture qui peut se transmettre par des moyens non génétiques, et plus particulièrement par l’imitation.
(Or, if you prefer, dear bilingual reader : an element of a culture or system of behavior that may be considered to be passed from one individual to another by nongenetic means, esp. imitation).
Il fallait y penser.
Nos cerveaux ne sont pas différents de nos estomacs, ils peuvent attraper des bactéries qui les rendent malades. Or, dans ce cas-ci les bactéries se sont des mèmes. Et ils se propagent par voie écrite ou orale. Mais une fois implantée, bang, big bang!, ils prolifèrent.
On aura compris que le concept même de mème est lui-même un mème, si on observe la vitesse à laquelle on le voit se propager. Je ne savais même pas que cela existait et c’est déjà dans le dictionnaire ! Le Web, c’est-à-dire le Webster (quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?) n’est pas le Oxford, mais je préfère l’Amérique au vieux continent. Elle est plus prompte à intégrer le nouveau.

J’aimerais partir mon propre mème. Et je sens que c’est déjà fait. Allons-y gaiement. La génération 2.0. En voilà tout un mème, tout de même.
J’en ai un autre en réserve. La littérature transgénique. La vente se fait moins bien, je l’avoue. Mais quel avenir si jamais ce mème s’impose dans l’imagination collective.

Comme les mèmes, le gène littéraire est un élément formel transmis d’un texte à un autre par des moyens non génétiques, par l’imitation pour reprendre ce terme. Cette définition ouvre la voie à toutes les possibilités (hep… les mauvaises langues, on essaie de ne pas en profiter). Et c’est ce que le protocole TRANSLIT permet d’atteindre.

C’est prodigieux, n’est-ce pas ?
Entre temps je continue à explorer les possibilités infinies du manuscrit de Tama, comme elle préfère que je l’appelle. Tama, Kama, c’est étrange tous ces noms en « ma », n’est-ce pas, chère lectrice ? Hum…
Ça avance rudement bien.
Je sens les honneurs qui se réchauffent comme une bonne soupe aux pois en plein mois de janvier.

mercredi 27 août 2008

Homo sapiens 2.0

J’exulte.
J’aime bien ce mot qui vient du latin exultare, saltare, c’est-à-dire « sauter ».
Je saute, je déborde de joie.
« Ici l'on exulte; on éclate; on s'enivre par tous les sens » nous dit André Gide (je n'ai aucun mérite, la citation vient du Petit Robert, version virtuelle – j’ai fait du copier-coller en moins d’une seconde).
Why ?
Why exultai-je ?
Parce que mes expériences sur le manuscrit de Tamaracouta vont bon train. Des hologrammes naissent au milieu de la Chaire que dégonfle malheureusement la moindre imprécision. Mais c’est déjà quelque chose.
Why encore?
Parce que je viens de voir à la COOP un livre qui me confirme dans mon éclair de génie. Homo sapiens 2.0, que cela s’intitule. D’un dénommé Gérard Ayache, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam (tiens, pourquoi dans cette expression Ève vient-elle avant Adam ? Qu’est-ce qui lui prend ?).
J’ai en tête évidemment ma propre définition de la Génération 2.0. Cet Ayache met de l’eau à mon moulin. Et il cravache fort, cet Ayache. Ouach! Des fois je devrais vraiment me retenir... Je n’ai pas acheté son bouquin, le budget des acquisitions de la Chaire est dans le rouge depuis belle lurette (j’ai eu le goût d’écrire « depuis laide lurette », ce qui est parfaitement justifié dans le contexte, mais bone j'en aidéjà fait une très mauvaise quelques instants plus tôt), mais, entre deux rondes de la libraire, j’ai eu le temps d’en lire des bouts.
L’auteur parle des mèmes (les petites bestioles inventées par Dawkins pour expliquer comment les idées se propagent), et il argumente pour l’apparition d’un nouvel état de la pensée humaine, aiguillé par la transformation d’une logique de l’information à une logique de l’hyperinformation, de la connectivité, de l’encyclopédie vivante du réseau mondial. Ce qui est au cœur de la génération 2.0, tel que bibi a entrepris de la décrire. Si, si.
J’ai pris en note dans mon calepin cette phrase : « L’hyperinformation est le facteur accélérateur d’une immense mutation de l’homme, mais aussi de ses sociétés et de son écologie. » (p. 213)
C’est exactement le mandat de mes recherches à la Chaire de recherche en littérature transgénique. Une immense mutation du monde des lettres et, par la force des choses, du monde dans sa totalité. Et de l’être humain et de sa capacité à imaginer.
C’est motivant. Il paraît que le poids du cerveau humain n’a pas changé depuis des milliers d’années. Ils oublient de calculer les bonds prodigieux de l’informatique, ces cerveaux secondaires auxquels nous sommes branchés et qui augmentent notre capacité intellectuelle. Ça doit bien valoir quelques centimètre cube de cerveau, non ?
Zut, la libraire vient de me jeter le mauvais œil...

vendredi 15 août 2008

Les vacances de M. Lint



Emmanuelle m'a convaincu de présenter quelques-unes de mes photos. Ce n'est pas du narcissisme, mais de la bonne volonté. De grâce, n'allez pas m'identifier au personnage ci-dessus représenté. 
Danke schön. 

mercredi 13 août 2008

Les cinq sens

Emmanuelle, qui se met parfois le nez dans les affaires qui ne la regardent pas, mais bon, comme c'est mon assistante, je lève les yeux sur ses écarts de conduite, même si je fais la sourde oreille à ses demandes pressantes de mettre les mains à la pâte et d'aider au ménage de mon bureau – que voulez-vous je n'ai pas un goût très prononcé pour l'ordre et les tables vidées de leur contenu. Emmanuelle donc, apercevant mes photos de vacances, m'a demandé de diffuser toute affaires cessantes un des petits films que j'ai tournés cet été.
Dans mon esprit, ça s'intitule "Les vacances de M. Lint". Mais, je suis un vieux de la vieille, mes références sont parfois datées.
Je vous préviens: la meilleure façon d'apprécier ce film est d'oublier qu'il a été tourné dans une entrée de garage. Il faut s'imaginer que la voiture est dans un terrain vague et qu'un inquiétant bruit (style: un orage approchant) parvient aux oreilles attentives du sieur Lint, tandis qu'il mâche de la gomme à la menthe et que devant lui s'ouvre un vaste panorama de canyons et de falaises. Ça sent la rose, mes amis, et dans ses mains c'est un parapluie rugueux qu'il tient.
Je vous laisse, j'ai d'autres chats à fouetter. J'essaie de régler mes problèmes de synesthésie.

Culs de sac


Parfois je me sens comme un page blanche. Et quelqu’un me presse d’y écrire le plus rapidement une réponse. Mais je ne sais pas quelle est la question. Quelle est la question?
That is the question...

Je me sens, pus précisément, comme le plan d’un ville dont tous les noms auraient été retirés. Un plan en noir et blanc et les traits dessinent l’emboîtement des rues et des parcs. On peut se perdre dans la contemplation d’un tel plan. Nos yeux suivent des lignes qui se brisent. Le moindre quartier se transforme en un labyrinthe intéressant dont on peut investir l’architecture de ses propres desseins.

Mais où mènent ces rues anonymes? Quelle est leur fin? Celle-ci est suspendue. Comme une destinée qui aurait été immobilisée en pleine course.
Mais je persévérerai. I will survive, comme chantait l’autre en son temps (bon, c,est vrai le hit a été repris à répétition!).
Je suis plus fort que le courant que je remonte d’un crawl puissant.
Il y a des matins comme ça.

vendredi 8 août 2008

Sempiternelle reprise des travaux

J’ai beaucoup travaillé tout l’été.
Je ne l’ai pas dit pour ne pas attirer les foudres des autorités locales, mais je me suis donné à fond. Cela explique mon silence relatif. Mais parfois il faut reculer pour mieux sauter, comme le dit le dicton.
C’est ça ou : quand tu te réveilles mon fils et que tu te sens bien et que tu te regardes dans le miroir et que tu te rends compte avec une fierté inégalée que tu possèdes, ô mystère, une seconde paire de couilles, sache, mon fils, que tu es en train de te faire... Hum. Laissez faire.
Bref, j’ai continué tout l’été, aidé de mon adjointe, Emmanuelle Alba, mes expérimentations sur le journal de Tamaracouta. Et les résultats n’ont cessé de m’étonner. Ce texte est magique. Il donne vie à ce qu’il décrit. On se croirait dans un texte de Borges ou de Vila-Matas, sa réincarnation catalane.
On ferme les yeux, et les mots disparaissent, puis ils sont remplacés par des figures et des images. En couleur, Que dis-je, en Panavision! En Dolby stereo et tout le pataclan.
Pour me servir de ses gènes, je les ai appliqués au roman que la jeune Caroline a laissé sur mon bureau. Le roman de son père, J. R. Berger. L'île des pas perdus. C'est ainsi que ça s'intitule, ne me demandez pa pourquoi.
Et je ne suis pas allé avec le dos de la cuiller. Tenez-vous le pour dit. J'ai mis les gaz.
Je sens que j’approche. Mes résultats sont sur le point de confirmer la justesse de mes expérimentations et de mes hypothèses sur la littérature transgénique. Elle existe, oui, chère lectrice, elle est sur le point d’exister.
Et cela fera un gros boum! Vous m’en direz des nouvelles.
ce sera, oui, ce sera comme une porte qui s'ouvre.
Voilà! Oui, une porte.


samedi 10 mai 2008

Toujours plus loin.

Ô vanité, quand tu nous tiens...
Je tenais à partager avec toi, chère lectrice, mon enthousiasme pour cet avenir radieux qui se profile.
Ne le vois-tu pas se pointer le museau?
Quand le livre sort des presses
et entre à peine au bureau
Il sent bon l'encre fraîche.
(Tout ce qu'on ne fera pas pour une rime, j'vous jure)

L'avenir, si seulement on pouvait le contrôler, le présent s'en porterait mieux.
Alea jacta est.

lundi 5 mai 2008

Une autre sombre pensée

Un autre rêve, une autre image obsédante, comme si l'auteur tentait de me dire quelque chose! J'ai essayé de filmer, mais ça n'a rien donné de pertinent.

dimanche 4 mai 2008

Une sombre pensée

Maux à mots

Ma recherche intempestive sur la génération 2.0 m’a fait perdre de vue mon travail sur le texte de Berger et de Tamaracouta.
Mais ne vous inquiétez pas, chère lectrice, il progresse. Je parle de mon travail, évidemment, et pas du texte ou de Berger, que je ne pourrais reconnaître dans la rue s’il advint que je le croisasse par inadvertance.
(Comment fait-on pour croiser quelqu’un au subjonctif? Ç’est une question que je laisse aux herméneutes du département.)
Le texte de Berger, je le manipule sans peine, je découpe et déblanchit ses pages comme bon me semble. C’est le texte de Tamaracouta qui me pose des problèmes. Je ne peux l’approcher qu’avec la plus grande circonspection. Ainsi, je ne peux y toucher que si je me suis muni préalablement de gants de caoutchouc et d’un masque de chirurgien.
À me regarder on se croirait dans un vrai laboratoire médical. Il ne manque qu’Emmanuelle Alba dans un uniforme d’infirmière d’un blanc étincelant pour que l’illusion soit complète.
Le travail est lent et, quand j’y passe trop de temps, je finis par avoir des mots de tête (beau jeu de maux, n’est-ce pas?) et, la nuit, de ces rêves que même Freud, dans sa grande sagesse, hésiterait à interpréter.
On m’a parlé d’un anti-freudien notoire, un certain Vladimir N., qui pourrait toujours me recevoir et explorer les racines de mon arbre cognitif à l’aide de sa plume acérée, mais j’hésite... Je n’aime pas les charlatans (un par page, cela devrait suffire) et tolère difficilement les examens de conscience.
Mais enfin.
La nuit dernière, par exemple, je me suis réveillé à trois heures du matin afin de transcrire le cauchemar que je venais d’avoir et voici ce que ça a donné.
Du charabia!

« Ne me te se me souvient plus désastre peut s’appeler brouillard, navire échoué, astres, dés, pers la carte un roi touchable aimable caressable les lignes confondues la chose n’a plus de tête la tête n’a plus de pied le pied n’a plus de sol les lignes sur le bout de la sur le la au cœur de la une pensée quoi quoi les lignes quoi »

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je trouve ça tout bonnement illisible. Les ATN de ce texte ont dû se brouiller. Un enfant de 5 ans pourrait arriver au même résultat, les yeux fermés.

Je vous laisse, ma migraine s’intensifie.

mercredi 30 avril 2008

G-2.0

Chère lectrice,
j’ai voulu vérifier si j’avais été le premier à parler de la G-2.0. Je suis systématique quand il le faut. Emmanuelle Alba y est allé à fond de train et en moins de temps qu’il en faut pour retourner une crêpe (0,26 secondes!), elle a trouvé, sur Google, 8 490 000 mentions du terme. Rien que ça...
Hum! Réduisons nos attentes.

Chère lectrice,
je peux maintenant affirmer, sans me tromper, que j’ai été l’un des premiers. Bon, j’avoue, ce n’est pas aussi glorieux que d’être le premier, mais au moins je ne suis pas le dernier. Ha!
Je suis par contre le premier à faire de la G-2.0 : LTG.
Ce sera ma marque de commerce.

J’ai été tout de même étonné d’apprendre que des livres avaient déjà commencé à être publiés sur la question.

Ainsi, l’ineffable Ben Rigby, fondateur et pdg de Mobile Voter (rien de moins!), vient de rédiger un essai sur la G-2.0. Ça s’intitule Mobilizing Generation 2.0: A Practical Guide to Using Web 2.0. Technologies to Recruit Organize and Engage Youth. Je n’ai aucune intention de lire l’opuscule qui doit être tout aussi insignifiant que son titre. Mais quand même! À peine la génération existe-elle qu’on tente déjà de la mobiliser! C’est du virtuel concret pas à peu près...

Chère lectrice, il en est même question en long et en large sur Marcom Blog, le fameux site consacré à euh... bien disons à Marcom Aix.
Je pourrais vous résumer la chose, mais je préfère livrer les réflexions de ce cher Marcom dans une traduction signée Babel Fish. J’aime bien ces traducteurs automatiques... Ils nous livrent une marchandise très G-2.0. Tout croche, tout de travers.
Or donc, voici ce que le monsieur dit (et je ne peux m'empêcher de mettre en caractère gras les perles):

« L'avez-vous vu ou lui avez-vous senti ? Quelque chose se produit. C'est réellement une expression populaire sur les rues de Silicon Valley de nos jours. Mais ce n'est pas une côte gauche, bonne chose de côte.

Vous êtes, nous sommes, impliqué dans une transformation de la proportion épique (vous avez vu ceci ainsi un léger calembour est prévu, et
des travaux donné le contexte de ce poteau).

Au milieu des générations marquées baby boom, X, et Y, là a émergé une place des individus qui est changeante et rétablissante les « affaires » dans le concept des 'affaires comme d'habitude,' que nous le savons. »

Chère lectrice, ne me demandez même pas ce que cela veut dire.... Même avec le protocole TRANSLIT, je n’arrive pas à des résultats aussi sidérants.

« Ils représentent un espoir attachés à un bourdonnement toujours croissant autour de ce qui est possible. Une nouvelle main d'oeuvre est programmée et la main d'oeuvre reprogrammée-un qui a été transformée par l'innovation ; une main d'oeuvre qui transformera des industries comme nous les savons (affaires, médias, P.R.).

Ils ne seront pas marqués avec une lettre, mais plutôt un nombre de version. Comme le cycle du développement de produit dans le monde de la technologie (désolée, je suis un type de P.R. de technologie), ils reflètent une transition de la première version à la prochaine génération-version 2.0. Pas GEN-X, pas GEN-Y, mais génération 2.0.

Outre de la manchette et nullement complet, laissez-nous considèrent les 2.0 grande image. Le développement du Web 2.0 (technologie) alimente l'environnement des affaires 2.0 (affaires), qui autorise alternativement de nouveaux producteurs de médias (des goûts des Un-listeuses comme Scoble et Battelle même aux zz-listeuses les plus obscures comme me ou améliorez pourtant ma soeur et son armée des amis de MySpace). »

Voilà.
Ne me remerciez pas. Maintenant vous savez tout. C’est transcendant.
Je vous le dis, la G-2.0 raflera tout sur son passage.
Et je ferai taire les sceptiques.

mardi 29 avril 2008

Le match du siècle!

M. Suprenant est un sceptique.
Cela n’a rien de bien heu... surprenant.

Je pensais qu’il voulait me féliciter pour ma proposition, quand il m’a demandé de venir le rejoindre à son bureau. Que non... Qué no! Comme dans Raymond évidemment.
Il m’attendait avec une brique et un fanal. (Et il ne mâchait pas ses mots : « Tabarnak, Éric, t’as-tu fini de faire des conneries? Ostie, assis-toi...)
Il n’était pas seul. Jean Calumet, doyen de la faculté des arts et du commerce, un ogre, bedonnant, avec des lunettes aviateur, y était aussi. Il grommelait. Il ne lui manquait qu’un cigare pour que le portrait soit complet.
Je devais arrêter toutes affaires cessantes d’harceler M. Renard, recteur de notre divine institution en faillite. Il semble, a précisé M. Suprenant, que M. le Recteur, fin ha ha comme il se doit, n’appréciait pas outre mesure les multiples lettres que je lui avais fait parvenir pour le convaincre de faire prendre à notre institution le virage de la génération 2.0. (Suprenant ne mâchait pas ses mots : « On n’en a rien à foutre, ‘stie! C’tu clair? Saigne tes breaks... »)

J’étais pantois.
Quoi?
Du foutre? Pantoute...
C’est la voie de demain.
La voie de la main.

Consterné, étais-je. Ils n’avaient pas compris que je leur offrais la poule aux œufs d’or. Un avenir radieux s’ouvrait, et ils en étaient encore à chipoter sur des virgules et des formules d’usage. (Bon d’accord, j’aurais pas dû traiter le rectum de trou du... Mais quand même, on ne transforme pas le futur d’un simple coup de baguette.)

« C’est quoi au juste la génération 2.0? » m’a demandé M. Calumet, qui ne voulait pas me laisser en paix et qui semblait bouloir me dévorer des yeux.

« Vous n’avez qu’à vous pencher et à regarder par le fenêtre de votre bureau », lui ai-je répondu, le sourire aux lèvres. « Elle est là tout autour de nous. Au coin de toutes les rues, dans les cafés, attablée autour d’une bière rousse, dans le métro et les autobus. Et plus important encore : elle est dans les couloirs de notre université, dans ses salles de classe, n’attendant, comme un papillon dan son cocon, que de voler de ses propres ailes en écoutant sa musique son Ipod.
La G-2.0 (ça fait mode, non?) écoute évidemment des chansons téléchargées sur son téléphone portable ou son Ipod. Elle lit le texto dans le texte et n’est jamais loin de son clavier. Elle connaît les principes du T-9. Son réseau la suit partout.
Elle est branchée. Auparavant, cela voulait dire à la mode, maintenant, c’est littéral : elle est branchée à son portable, à son réseau Internet et à son compte de banque, de plus en plus sollicité.
Sa nature est participative. Elle est sur Facebook, MySpace, Flick’r, Ringo, Marlot, etc.
Elle est un être essentiellement sémiotique (M. Calumet a sourcillé, il n’aime pas ce terme qui fait vieille garde). Elle envoie des signes partout et tout le temps. La fonction phatique est, avec elle, surdimensionnée. C’est le contact qu’elle recherche, l’assurance que le contact est maintenu.
Quand elle téléphone à un ami, la première question qu’elle pose est : où es-tu? Elle ne connaît qu’une seule logique économique : celle des versements égaux mensuels. Le pire est que cela ne lui fait même pas peur…"
M. Suprenant et M. Calumet se regardaient, incertain s’ils devaient me laisser continuer ou me foutre à la porte. J’ai fait comme si de rien n’était.
"La génération 2.0," ai-je continué, "c'est-à-dire nos élèves, ceux que nous croisons chaque jour dans les couloirs, portent des tatouages aux endroits stratégiques de leur corps, et des piercings tout près des zones érogènes. Il sont nés une souris d’ordinateur dans les mains, et ont grandi le nez collé à l’écran de l’ordinateur.
Le virtuel est leur réalité.
Le passé est une grande masse informe, légèrement angoissante. Le futur est un monde sans fin. Leur temps est le présent, mais un présent obsédé par sa propre définition, par sa propre temporalité.
C’est le présentissime. Tout le temps le présent, rien que le présent, qui s’invente selon ses besoins un passé et un futur qui lui correspondent."

« C’est assez! » a crié M. Suprenant. « Assez de sornettes... Et qu’on ne vous y reprenne plus. Une autre lettre à notre très cher recteur et vous êtes à la porte.... Est-ce clair? »

Dans le couloir me ramenant à la chaire, je n’avais qu’une seule idée en tête, leur montrer que la G-2.0 existait bel et bien. Et plus encore. Qu’elle constituait en fait le lectorat par excellence de la littérature transgénique.
Les deux étaient liés, évidemment.
Je devais finir d’inventer la littérature transgénique pour l’offrir à la G-2.0!
C’était la quadrature du cercle (ou quelque chose du genre, je ne suis jamais certain de savoir ce que veut dire cette expression, mais ça me fait un p’tit velours de l’utiliser).
Je serai le Nobel du 21e siècle. On ne me remerciera pas assez.

vendredi 25 avril 2008

WE HAVE A WINNER!

Ce n’est pas sans une certaine émotion, que nous pouvons enfin déclarer un gagnant.
Après de multiples délibérations, un jury composé d’Emmanuelle Alba, de Miss Victoria W et de votre humble serviteur, Éric Lint, a trouvé le meilleur slogan pour vanter les mérites de l’Université de Villeray à Montréal.
Oui, Monsieur!
Confronté à une avalanche de propositions, suite à ma dernière entrée, je n’ai eu d’autre choix que de procéder par jury afin de ne pas faire de mécontents. J’ai approché Emmanuelle, qui a accepté sur le champ (je la paie grassement, elle ne peut me refuser ces petits caprices). Quant à Victoria W, il a fallu que je prenne des gants blancs en caoutchouc. Mais, c’est une autre histoire…
Après de multiples délibérations, quelques bouteilles d’eau aromatisée au zeste de citron, et un long diner dans un buffet chinois de mon choix (tradition héritée de mon paternel qui s’y connaissait en spare ribs), nous nous sommes entendus et le premier prix a été décerné à un dénommé Bee Gee, pour sa proposition d’une originalité à toute épreuve.
Roulement de tambour…

Je vous donne :

L’UVAM, L’UNIVERSITÉ DE LA GÉNÉRATION 2.0!

(Imaginez : des cours sur youtube, des travaux produits par générateurs de texte, des ateliers de lecture sur Second Life, des présentations étudiants sur Facebook et des travaux remis sur myspace. La totale!)

Je savais que vous alliez apprécier.

Aussitôt les résultats annoncés, j’ai fait parvenir le résultat de notre petit concours à messieurs Suprenant et Renard, respectivement directeur du Département des arts du texte et recteur de notre très chère et endettée université; et j’attends avec impatience leurs réactions. Ils ne peuvent qu’être étonnés du slogan choisi, et enthousiasmés par ce tournant que nous pouvons faire prendre aux études universitaires.
Imaginez, la Télé-université, mais en vrai!
Des sites réunis en un seul portail, une écriture collaborative, des lieux d’amusement et d’enseignement. Il est temps de penser l’humanité comme une immense ruche.
Des internautes comme des petites abeilles.
Et moi, et moi, et moi…

Une révolution entière… et c’est Éric Lint, titulaire de la chaire de recherche en littérature transgénique, qui en aurai été l’initiateur. J’aurai un timbre à mon effigie. Un pavillon à mon nom. Des salles de spectacle.
On fera de moi un personnage de roman! Comme ces scientifiques qui peuplent les romans de ce siècle.

Vive l’UVAM
Vive la génération 2.0.
Vive la CRLT.
Vive moi.

p.s. si quelqu’un peut avertir le gagnant de venir chercher son prix aux locaux de la chaire, un magnifique coupon rabais du Café de la Craie, il me rendrait un grand service. Merci.

lundi 4 février 2008

Une Université de Serge...

« Trouvez de l’argent! » clame M. Surprenant, notre directeur. Ce qui n’est pas… étonnant (eh oui, j’ai résisté), compte tenu que M. Renard, le recteur, le talonne de près pour qu’il lâche le morceau.

De l’argent, de l’argent, ça ne se trouve pas si facilement que ça, ce n’est pas comme si on pouvait cambrioler un dépanneur. Si le gouvernement ne nous en donne pas, comment voulez-vous qu’on en trouve? Nous ne sommes pas une multinationale, nous sommes un service public! Et la population a d’autres chats à fouetter que de jeter son maigre pécule dans un puits sans fond.

« Soyez imaginatif !» déclare M. Renard.
Comme si ça revenait à allumer une lumière… (ça me rappelle la vieille blague : combien d’uvamiens ça prend pour changer une lumière?)

Je me suis fouillé et me suis dit que la meilleure solution était de se trouver des commanditaires. Si les Canadiens de Montréal sont hébergés au Centre Bell, l’UVAM peut bien s’associer à des compagnies prestigieuses qui voudront délier les cordons de leur bourse pour nous assurer autre chose qu’un avenir en forme de gros CEGEP.

Or donc, voici quelques suggestions de commanditaires, avec leur slogan.

N° 10 Molson
L’UVAM, une Université de Serge!
(Imaginez une belle affiche brun chalet, avec une texture « écorce d’érable », et en arrière-plan un diplôme « écorce de bouleau »)

n° 9 Réno Dépot
L’UVAM. L’Université qui fait baisser le coût de l’éducation au Québec.
(ben quoi? c’est vrai non?)

n° 8 La Semaine
L’UVAM… Bonne semaine!
(C’est pas la meilleure, je sais, mais elle pourrait servir pendant les semaines de lecture… Ha ha!)

n° 7 Jean Coutu
L’UVAM. On y trouve de tout, même un diplôme!
(On devrait forcer les profs à recommencer à porter un sarrau… Et on donnerait un diplôme en prime à tous ceux qui sont capables d’écrire sarrau au pluriel sans se tromper. Je ne sais pas, disons un DESS en sarraus)

n° 6 Tim Horton
L’UVAM, toujours fraîche!
(Ce serait bien, il y aurait une boîte de TimBits à l’entrée des salles de classe en guise d’appât. En plus, la sécurité serait accrue sans qu’il n’en coûte rien à l’Université.)

n° 5 Mazda
L’UVAM. L’université qui fait vroum vroum!
(On aura compris que je fais référence au Vice-rectorat aux opérations universitaires et marchandes, responsable des PPP)

N°4 Nova Scotia
L’UVAM. Vous êtes plus intelligents que vous le croyez!
(De là à dire que nous donnerons des diplômes à rabais, il ne faut pas exagérer..)

n°3 Red Bull
L’UVAM. Une Université énergisante!
(Je vois déjà nos étudiants hyper excités entrer en classe pour des séances de défoulement collectif)

n°2 Brault et Martineau
À L’UVAM, on s’occupe de vous. Et vous ne payez rien avant mai 2010!
(auto explicatif)

n°1
L’UVAM
(Bon, j’avoue, je ne sais plus. Il faudrait que j’écoute la télé pour me remettre les slogans en tête. Mais si vous avez des suggestions, n’hésitez pas, je suis preneur.)

vendredi 1 février 2008

Reprise des travaux

(ou si vous préférez : reprise des hostilités)

Le Hertel fuit.
Je répète:
le Hertel fuit.

C’est à prendre évidemment au deuxième degré, un peu comme pour le vieux « Les carottes sont cuites », de la Deuxième Guerre mondiale, sauf qu’ici, il n’y a pas de code, il n’y a pas de maquis, et aucune offensive ne se prépare. Mais le Hertel fuit, ça c’est sûr. Il dégouline de partout. Son agent nettoyant laisse une longue coulée brunâtre sur la surface de ma table de travail. Il n’y a rien de plus salissant que du savon.

J’ai sorti le Hertel car mon département, le Département des arts du texte de l’UVAM (je tiens à le préciser), m’a demandé, en la personne de notre directeur, Théodore Surprenant, de faire un grand ménage à la Chaire de recherche en littérature transgénique.
J’ai sorti le Hertel et une éponge. Je suis même parti à la recherche d’une grande vadrouille (j’ai toujours eu un faible pour Bourvil).
Emmanuelle Alba a fini par me faire comprendre que le ménage n’était pas littéral, mais métaphorique. Il ne fallait pas jeter l’éponge, mais au contraire, profiter de la crise pour redorer le blason de la Chaire.

LA CRISE!!!

Des inspecteurs sont attendus, il faut que tout soit Spic and Span, comme disait ma mère. Que les budgets soient débarrassés de toute impureté, que les fournitures soient en ordre, que le personnel s’active, histoire de donner l’impression que nous travaillons comme des forçats.
La chaire est une galère, je vous jure.

LA CRISE FINANCIÈRE!!!

Je vais devoir expliquer tous ces ordinateurs qui roulent nuits et jours à la recherche de la pierre philosophale de la littérature transgénique, j’ai nommé le protocole TRANSLIT.
Je vais devoir aussi justifier les sommes pharamineuses investies dans ce projet de rénovation de la littérature, qui n’a accouché pour l’instant que de quelques pets sans conséquence. J’ai un atout dans ma manche, le journal de Tamaracouta (brought to you by vous savez qui), mais je préfère le garder jusqu’au dernier moment, comme on converse jusqu’à la toute fin le Joker dans une partie de Huit.
Je vais devoir réaffirmer la mission de la chaire : viser le futur, malgré l’incurie du présent. Il faut jeter le passé aux orties, vouer le présent aux gémonies, et frotter la lampe d’Aladin pour conjurer le mauvais sort qui pèse sur notre avenir.
Je vous le dis, il y a là une forme de censure déguisée. Sous couvert de problèmes budgétaires, l’administration veut imposer un bâillon à ses professeurs, à ses chercheurs, à ses intellectuels.

« Trouver des sous ! » a déclaré M. Étienne Renard, notre recteur.
« Coupez! Coupez! » clame-t-il comme un réalisateur sur un plateau de tournage.
Sabrons allègrement dans vos mission… Je vous jure. Pfff!

Rien ne m’arrêtera, rien ne retardera ma missions.
Mais pour mettre toutes les chances de mon côté, ça ne me coûte rien de passer un coup de balai. Ça ne peut pas faire de tort.