mercredi 31 janvier 2007

Le nouveau déluge

I don’t think the novel is dead. I think the readers are dead.
Gore Vidal

Chère lectrice,
les jours s’égrènent et je suis surpris de mon propre enthousiasme.
Je me lève le matin, des idées plein la tête. Des idées de billets et d’entrées. Des phrases s’écrivent dans mon sommeil. Elles m'apparaissent toutes faites à mon réveil. Je ne me reconnais plus. Je sors de mon sac de couchage tout pimpant et me précipite à ma table de travail où m’attendent les écrans endormis de mes ordinateurs pleins de mémoire morte. Je leur crie : « Coucou, c’est moi! Le matinal Éric. Rise and shine! » Et je me mets à pianoter allègrement. Même les pas lourds et suspicieux des gardiens de sécurité ne réussissent pas à asphyxier mon enthousiasme. Et si je n’étais seul dans mes bureaux, je le qualifierais volontiers de communicatif.
C'est à ce point en effet. Une image vaut mille mots, surtout quand elle est accompagnée d'une légence. Dans le même esprit, écrire un blogue, ai-je compris, c’est faire acte de littérature avec le monde. C’est jouer un jeu avec la planète entière, même si cela veut dire n’avoir possiblement aucune lectrice, aucune autre lectrice que toi, bien entendu.
C’est le paradoxe du blogue : la planète entière est à l’écoute, même si personne ne l’est.
En écrivant mes billets, je suis ouvert sur le monde, comme la nuit en regardant les étoiles, je suis ouvert à la voûte céleste.

Is anybody out there?
Eric Lint, white courtesy telephone.

Il se crée à chaque heure plus de mille blogues, nous disent les sondeurs!
Nous sommes cent millions à remplir le cyberespace de notre prose. Qui écrit tous ces textes? Qui les lit?

Time to go home, Eric.

Cent millions (and still counting...). Quel bassin inépuisable pour la littérature transgénique! On doit pouvoir proposer à tous ces lecteurs en devenir des produits conçus à leur intention. Des blogues littéraires faits sur mesure.
Qui, encore, a inventé le prêt-à-porter? Sûrement un tailleur excédé...
Le mari de ma petite amie est tailleur. Quelle blague!
Si je parviens à peaufiner mon protocole TRANSLIT, j’en proposerai rapidement une version web, qui permettra à tout internaute qui le désire de se constituer un blogue à sa convenance. Quelle idée de génie!
Vite un brevet...

Eric, phone home!

Que ce cher Gore aille se rhabiller. (Et je ne parle pas d'algore, je parle de vidale.)
Les lecteurs ne sont pas morts, ils ont simplement choisi de changer de plateforme.
Charles Darwin l’avait bien compris : l’important n’est pas d’être savant, mais de savoir s’ajuster.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour Eric,
Lors d'une méditation hier soir, j'ai eu le sentiment que vous vous adressiez à moi.
Je vous livre ce secret :

En ce moment, vous ne faites qu'un avec le cosmos. Il n'y a pas de différence entre votre respiration et celle de la forêt pluviale, entre votre circulation sanguine et les rivières du monde, entre vos os et les falaises de Douvres. Chaque changement dans l'écosystème vous a affecté au niveau de vos gènes. L'univers rappelle son évolution en laissant un souvenir inscrit dans l'ADN. Cela signifie que vos gènes sont le point focal pour tout ce qui arrive dans le monde. Ils sont votre ligne de communication avec la nature dans son ensemble, et pas seulement avec votre mère et votre père.
Oubliez ce que vous avez appris au sujet de l'ADN, décrit comme un cordon de sucre et d'amidon, en forme de double hélice. C'est une description de l'aspect de l'ADN, mais cela n'apprend rien sur la dynamique de la vie, de la même manière que le schéma électrique d'un téléviseur ne dous dit rien de ce qui est joué à l'écran. En ce moment, ce qui se joue à travers votre ADN, c'est l'évolution de l'univers. Le prochain désir que vous aurez sera enregistré dans la mémoire, et l'univers ira de l'avant, ou non.

Universellement vôtre,
Deepak Chopra