samedi 6 octobre 2007


Éric,
je te le dis, si tu ne sors pas de ton foutu musement, je te laisse tomber.
C’est aussi simple que ça.
Je t’efface en bonne et due forme. Je ferme le site de la Chaire de recherche en littérature transgénique, je mets la clé dans la porte, comme on dit, et laisse couler tous tes beaux projets de renouvellement de la littérature. Je ferme mon document word, je prends le dossier Éric Lint et je le fous à la poubelle. Puis, je la vide d’un clic de souris. Sans la moindre hésitation!
Je l'avoue: j’aime bien le bruit que fait mon ordinateur quand la poubelle se vide, je peux l’entendre, c’est comme une chanson dont on anticipe le refrain, qu’on entend déjà en fait, même si le couplet n’est pas encore fini. C’est pareil, je prévois le son que fera mon ordinateur, quand il effacera le dossier de ton existence paralysée. Tous les mots disparus. Ton existence irrécupérablement évanouie dans le système d’exploitation de mon ordinateur


L’auteur (ulcéré)

p.s. Comprends-moi, Éric. J’ai peur tout à coup que ma vie ne soit plus qu’une série de serviettes en nylon, de celles que les grandes organisations distribuent lors des colloques. Elle sont décorées de raisons sociales et de slogans à caractère institutionnel. J’en ai un tiroir plein qui me donne la nausée chaque fois que je l’ouvre.

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