dimanche 14 octobre 2007

L'arrivée du train

Que de poussière à la Chaire!

Mes écrans sont recouverts d’une fine couche de gris.
La tasse de Victoria W – j’étais certain pourtant de la lui avoir remise! Que s’est-il passé? Où ai-je été? – a laissé un cercle parfait sur mon bureau, comme une ombre inversée, quand je l’ai déplacée.
Une ombre blanche.
Je dois tâcher de me souvenir.

Tout allait bien pourtant, mais le train a déraillé.
L’arrivée du train dans la gare de La Ciotat n’a jamais eu lieu…
Fermez les lumières avant que les ampoules n'explosent.

Je devais me rendre à la conférence d’Eduardo Kac au MASTEVI.
Oui. Je tiens un fil.
J’avais le vague projet de hum… emprunter le Kac le temps d’une démonstration de mon savoir-faire. Ai-je été frappé à la tête lors de l’échauffourée qui a suivi le kidnapping? J’avance ceci à titre d’hypothèse, mais ça me semble vraiment farfelu. Je n’ai aucun souvenir de m’être approché de l’artiste brésilien.
À ce que je sache, j’ai manqué sa conférence. Au lieu de briller de tous mes feux, je me suis éteint, avalé par un trou noir le temps d’un très long musement.

Tiens!
L’un de mes derniers souvenirs est d’être sorti en trombe de mon bureau pour aller faire des photocopies au département. Je préparais justement le dossier que je voulais remettre à Kac. De la documentation! Il n’y a rien de mieux pour prouver ses dires.
Nous étions à la Saint-Jean Baptiste, je me rappelle, le département était désert… J’étais sur les nerfs. Emmanuelle Alba avait préféré passer ces journées cruciales auprès de son amoureux asocial.
Du coin de l’œil, malgré mon empressement, j’ai remarqué la présence d’une jeune fille. Une jeune fille blonde, âgée d’à peine une douzaine d’année.
Juste à y penser, je me sens défaillir. J'ai les mains moites.
Les cuticules de mes pouces m'exaspèrent.

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