Chères lectrices et néanmoins amies,
(mais quel plaisir de savoir que j’ai déjà des lectrices, si tôt le matin – le matin de ma carrière de blogueur s’entend [avez-vous remarqué? Presque rien ne sépare le blogueur du blagueur, un tout petit phonème; mais il y a de ces différences qui font une différence, comme le disait un diplômé récemment]. Il y en a, je vous le jure, qui attendent toute une vie avant d’être lus, ce sont leurs héritiers qui récoltent les fruits des arbres qu’ils ont planté, et encore bien souvent ce n’est que de la purée. Moi, déjà, je dois répondre à mon vaste courrier. Et ce sont des pêches qu’on m’envoie! Mes lectrices sont sceptiques, soit; elles requièrent des preuves irréfutables, soit encore; elles craignent que ma littérature transgénique© ne soit que de l’air [quel gisement éolien tout de même!], rebelote; mais je préfère des vrais sceptiques à de faux amis. Et à défaut d’amis, je prendrai ces mécréantes qui me renvoient à mon clavier le vendredi matin.)
Or donc, chères lectrices,
vous craignez que ma LTG ne soit qu’une vaste fumisterie, une fricassée de stratégies éculées, issues d’un modernisme bon ton, mais Rome ne s’est pas faite en un jour! Je vous demande un peu de patience, un soupçon de foi et de générosité (de celle qui déplace des montagnes d’argent). Tant que le protocole TRANSLIT ne sera pas au point, je ne peux rien vous offrir de concret, je ne peux que vous promettre des résultats et vous donner en pâture des expériences anciennes qui attestent du bien fondé de ma démarche.
Soyez sans crainte, je me méfie, comme vous, du Vaporware.
Que d’autres avant moi aient déjà anticipé la révolution transgénique, je vous le concède et cela ne fait en rien pâlir mon étoile. Au contraire! Ça me rassure de savoir que je ne suis que le dernier d’une longue lignée de littéraires qui ont poussé à la limite les possibilités humaines de l’invention. Et ça me facilite la tâche que vous compreniez, exemples en main, le bien-fondé de ma démarche.
Des éclaireurs ont exploré ce territoire vierge que je me prépare à habiter.
Mais ne vous méprenez pas, ce que je propose n’est rien de moins que l’ouverture d’une nouvelle dimension langagière. La LTG sera aux lettres ce que déjà l’hypertextualité est au texte : un nouveau seuil de la littérature. Bien sûr, on a tenté de banaliser l’hypertextualité en donnant des exemples passés de liens entre des textes (notes et renvois, tabulations, structures encyclopédiques, etc.), mais la rupture opérée par l’hypertextualité est décisive. Entre des liens et des hyperliens, il y a un écart incommensurable et il se nomme l’électricité.
L’hyperlien, c’est la réalité du texte électrifié. Et l’hypertexte électrifié est au texte, ce que l’automobile est à la charrette.
Le protocole TRANSLIT, c’est la réalité de la littérature transgénique. C’est l’imagination transformée en code électronique. Finie la fée du logis! C’est à une nouvelle maîtresse de maison que je rêve. Une maison vaste et fonctionnelle, comme une machine moderne.
La littérature transgénique sera aux lettres, ce que le cinéma est aux premiers phénakistiscopes.
Je ne vous demande, mesdames, qu’un peu de patience.
vendredi 1 décembre 2006
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
1 commentaire:
J'aime beaucoup cette féminisation du lectorat...
Publier un commentaire