vendredi 1 décembre 2006

Test n° 237

(P-TRANSLIT-332-5234)
La révocation de Lady Denante de Pierre Sacher

Journal de Roberte Denante
Février 2004

Me voici revenir à la chair, vieille habitude, contractée pendant mon pensionnat, de rêver d’une pénétration débridée : trop fortes sont ces images d’il y a dix ans; il semble que loin de les atténuer, ma rencontre avec Octave les ravive à nouveau. Lui se réfugie dans la guérite du voyeur érotomane; moi, je sais que tu me veux sans nul partenaire, ô Maître, qui ne voulais pas même que je t’appelasse « Bon Maître ». Que me disais-tu que l’abstinence seule est vertu? Était-ce m’apprendre à me méfier de la sexualité, de la jouissance, et du godemiché quitte à vivre… ascète? N’était-ce pas plutôt m’exhorter à me passer de toute pénétration pour vivre bonne, juste et chaste? O toi, contempteur de tout plaisir, jusqu’à me libérer de celui que je voulus me faire à moi-même, serait-ce que tu me mettais en garde contre une décadence, une débauche, un narcissisme éhonté, la pire des idolâtries? Toi dont la semence autorise enfin chacun à dire : je suis la souillure, toi dont le supplice servit à sanctionner l’holocauste de nouvelles infamies, toi dont le membre assure la bonne conscience de tous les repus et l’extraordinaire patience des dévoyés – reçois ici le fruit de mes entrailles. Puissé-je mettre en bouche ta sublime offrande. Laissez les corps pénétrer les corps et, malgré l’exégèse que tu voudrais ici imposer, laissons le remords ensevelir le rat mort . […/interruption intempestive/...]

(diagnostic : dérive imprévue des isotopies; gène « textualité » devenu « sexualité »; tentative avortée à la phase de distribution automatisée des sèmes; permutations des balises éthiques; renversements métaphoriques de type 3; paradigme biblique réintégré dès P5; arrêt subit de la procédure. E.L.)

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Expérience variable

Ajout d'un gène rabelaisien au résultat précédemment obtenu :

Me voici, buveur très illustre et toi, vérolé très précieux, revenir à cet appétit de connaître la chair, vieille habitude, contractée pendant mon pensionnat, de rêver d’une pénétration débridée de tous les savoirs, toujours riante, toujours se moquant, toujours dissimulant sa divine figure : trop fortes sont ces images d’il y a dix ans; il semble que loin de les atténuer, ma rencontre avec Octave, tel Socrate, les ravive à nouveau. Lui se réfugie dans la guérite du voyeur sapiental; moi, je sais que tu me veux, lecteur, sans nul autre partenaire que ta propre volonté, bien que tu ne veuilles point que je t’appelasse « Furor ».

Que me disais-tu que l’abstinence seule est vertu? C’est bien ainsi que, jadis, procédaient les sages de l’Égypte quand ils utilisaient des lettres qu’ils appelaient hiéroglyphes. Nul ne pouvait les comprendre s’il ne connaissait les vertus, les propriétés et la nature des choses qu’elles désignaient, mais pourvu qu’on eût ces connaissances, on n’avait plus à se méfier de cette substantifique jouissance.
Eh ! Gode Miché, Gâche Dégâts, Mâche Mégots, Fais ce que voudras ! Quitte à vivre à sept !
Grâce à cette liberté conficte en mespris des choses fortuites nous rivaliserons d’efforts pour faire à plusieurs ce que d’aucuns feraient à deux. Divine alchimie des nombres impairs, sept, le chiffre parfait, le plus haut sommet de la sagesse, des Assyriens aux Mèdes… Car tous adoptaient les soixante-dix-sept positions passionnées !
Comment peux-tu m’exhorter à me passer de la douce pénétration de cette divine sapience pour vivre bien ivre? Bien sûr, révéler ta présence serait un péché trop énorme et trop détestable à Dieu et aux Anges. Mais ce que tu me demandes pourrait bien être la cause que le feu du Ciel embrase toute mon âme !

Ô toi, contempteur de toute connaissance, toi, lecteur Raide-y-met, buvons jusqu’à me libérer de mes propres sophismes, partage avec moi cette vérité que tu me mettras en bouche. Garde-moi contre la décadence, la débauche, le narcissisme éhonté, la pire des idolâtries, celle des Sorbonagres et des Sorbonicoles.

Toi dont la sapience m’autorise enfin à dire : j’ai tant potassé mes textes anciens (c’était un droit et un devoir) et tant égoutté mes vases cervicaux, que j’en reste toute étourdie, toute ramollie et alanguie ; je suis la femme nouvelle, et toi, dont le sacrifice servit à sanctionner l’holocauste de ma boulimie, toi dont le membre gigantal permit à ma conscience d’atteindre l’extraordinaire extase de la connaissance. Malgré l’exégèse que tu voudrais ici imposer, laissons le remords ensevelir le rat mort . […/interruption intempestive/...]

Reçois ici le fruit de mes entrailles cérébrales.
Ce texte faux

EG

Éric Lint a dit...

Le gène rabelaisien parvient à donner à ce texte, que d'aucuns trouveraient daté si ce n'était des modifications que nous lui faisons subir, une touche un rien baroque. Lady Denate n'a qu'à bien se tenir! On s'ennuie parfois du bon vieux temps. Et 1598, ça en fait une traite.
E.L.